L'Eglise paroissiale Saint Pons
Eglise néogothique construite au XIXème siècle à l'emplacement d'une chapelle romane. L'église paroissiale primitive, fondée au XIème siècle dans cette partie de la ville située hors du niveau des crues en contrebas de la colline du château, fut modifiée à plusieurs reprises.
Partiellement détruite et transformée en temple au moment des Guerres de Religion, l'église fut rendue au culte catholique à la fin du XVIIème siècle.
Malgré de nombreuses restaurations faites au XVIIIème siècle (dont il subsiste le clocher), l'église Saint Pons fut entièrement reconstruite dans les années 1850-60.
L'édifice actuel possède un décor de peintures murales sur les parements intérieurs et abrite un orgue du XIXème siècle dont certains jeux datent du XVIIIème siècle...
Les origines de l'église paroissiale Saint Pons remonteraient au Xème siècle parallèlement à l'établissement d'un quartier à cet endroit de la ville, rive gauche. Mais nous ne pouvons donner une date précise, ni préciser pourquoi elle fut placée sous le patronage de ce saint. De cette église première il ne reste rien mais on sait qu'elle était importante puisqu'elle était l'église principale de la ville et qu'elle comprenait 14 prieurés dans le diocèse de Nîmes.
Au moment des Guerres de Religion, au XVIème siècle, les protestants détruisent une partie de l'édifice et récupèrent les pierres pour édifier un temple juste derrière (1582), actuelle place Saussines. Il est possible qu'ils aient utilisé l'église comme temple pendant un temps.
L'église ruinée ne sera restaurée qu'à la fin du XVIIème siècle: l'Edit de Nantes ayant été révoqué, le temple est à son tour détruit et les matériaux récupérés furent utilisés pour la restauration de l'église.
L'église fut restaurée une deuxième fois en 1748; c'est à cette époque que le clocher fut construit par l'entrepreneur Saussines, sur l'emplacement d'anciennes maisons achetées pour l'occasion.
Malgré ces réparations partielles, l'église menaçant de tomber en ruine fut reconstruite entre 1847 et 1867 dans le style néogothique.
Toutes ces péripéties sont peut être à l'origine de l'orientation SUD - NORD de l'église. Anomalie peu courante puisqu'elle devrait être orientée comme tout édifice catholique OUEST - EST vers le tombeau du Christ.
A voir sur la façade principale :
- le portail d'entrée en arc brisé surmonté d'un gâble triangulaire richement décoré de sculptures (crochets, fleurons, figures),
- les deux tours des clochetons surmontés d'une sorte de pinacle, décoré de colonnettes et de gargouilles,
- le pignon ouvert par une rosace à vitraux de plus de 3 mètres de diamètre.
A l'intérieur : L'ensemble des murs et des voûtes, du cœur et de la nef, est décoré de peintures polychromes et de sculptures (chapiteaux, remplages, arêtes de voûtes) datant de la reconstruction de l'église au XIXème siècle. L'iconographie est aussi très développée dans les vitraux: nous ne connaissons pas avec certitude l'auteur de ces derniers mais ils sembleraient être contemporains de la reconstruction de l'église. La rosace est une remarquable verrière de 3m40 de diamètre constituée de 1360 pièces de verre formant 37 panneaux polychromes exécutés selon la technique médiévale.
L'église abrite un grand orgue qui trône au dessous de la rosace. De facture XVIIIème siècle, il a été remanié au XIXème siècle et une nouvelle fois au XXème siècle. L'instrument est en mauvais état et ne sert que très rarement, mais il possède des qualités musicales notables: le son des jeux, dont certains datent du XVIIIème siècle, est excellent et l'acoustique de l'église très bonne.