Le Vidourle

VIDOURLE ET VIDOURLADES

Seigneur, Maître, Monsieur. Pour les sommièrois, Vidourle est un grand personnage. Vidourle ou le Vidourle ? Les vieux sommièrois ont l'habitude de dire "Je vais à Vidourle" et non "au Vidourle" ; lors des crues, les vidourlades : "On annonce Vidourle, Vidourle arrive, Vidourle charrie, Vidourle est à la Grave, au Marché, Vidourle passe sur les ancoules, Vidourle se retire".

On chercherait en vain Vidourle sur une carte de France ; ce fleuve côtier est si court et de si minime importance qu'il n'y a pas place pour lui. Cependant les qualités et les défauts de ce cévenol pur-sang sont tels qu'ils lui confèrent une extraordinaire personnalité, le distinguant nettement de tout autre de ses congénères, aussi grand soit-il. Quand, par exemple, le Rhône ou la Seine enfle et sort de son lit, on parle de sa crue ; mais quand il se met, lui, en colère, on assiste à la Vidourlade qui ne ressemble à rien d'autre. C'est tellement vrai, que l'Académie Française a consacré ce terme qui lui est essentiellement propre.

Pour essayer de juguler ces désastreuses Vidourlades, d'en atténuer la soudaineté, la violence et l'ampleur, un plan complet d'aménagement du cours de Vidourle a été décidé. La construction de barrages a été réalisée : le premier, sur le Rieumassel, à hauteur du hameau de Ceyrac, entre Pompignan et Sauve (mars 1968), un second sur le Crieulon, à hauteur du château de la Rouvière (janvier 1971). Un seul est situé sur le Vidourle même, à Conqueyrac. Projetés en 1976, les travaux n'ont démarré que cinq ans plus tard.